Des qualités qu’on acquiert sur la piste |
J’ai commencé à pratiquer la piste à 16 ans sur les conseils d’un entraineur qui était persuadé qu’un bon cycliste devait faire son apprentissage sur la piste. Il avait raison et, outre les bienfaits techniques, tactiques et physiques que l’on ressent en pratiquant la piste, on en tire aussi un certain plaisir ludique: on peut organiser des jeux cyclistes sur la piste, qui font progresser tout un chacun sans vraiment s’en rendre compte. Il faut faire taire cette idée reçue qui dit «les pistards sont des coureurs de salon, qui ne savent pas souffrir, qui s’entrainent seulement une heure ou deux, le plus souvent assis sur le bord de la piste alors que les routiers s’entrainent des heures, par tous les temps» Evidemment, il faut faire une différence entre les sprinters dont les efforts durent environ 1 minute et les coureurs de fond (poursuites, course aux points, américaine, scratch, omnium) qui sont obligatoirement des routiers. Sur la piste, il y a autant de différence entre un sprinter et un poursuiteur qu’entre Usain Bolt et un marathonien ! Sans rechercher très loin dans le passé, les exemples qui suivent sont très explicites pour prouver que la pratique de la piste dès le plus jeune âge est un gage de réussite sur la route: Bradley Wiggins a commencé sur la piste: courses de six jours, poursuite individuelle et par équipe avant de gagner le tour de France, il est champion olympique et champion du monde du contre la montre. Mark Cavendish a débuté sur la piste, champion du monde de l’américaine, il a participé à de nombreuses coupes du monde en scratch. Stuart O’Grady a 18 ans lorsqu’il devient champion du monde et recordman du monde en poursuite par équipe à Hamar (1993), il devient ensuite champion Olympique de l’américaine à Athènes avant de remporter Paris-Roubaix. Elia Viviani est un des meilleurs sprinters du monde, il participe toujours à de nombreuses compétitions sur piste (poursuite par équipe, omnium). Bryan Coquard a débuté sur la piste de Bordeaux lorsqu il était membre du pôle France de Talence. Il est devenu médaillé d’argent aux J.O de Londres en 2012 avant de se révéler comme l’un des meilleurs sprinters du monde. On pourrait trouver de nombreux autres exemples et on peut se demander quelles sont les |
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pignon fixe est le moyen idéal pour progresser en vélocité: sur la route, lorsqu’on est «à fond de pédale» on fait un peu de roue libre ou on augmente le braquet, sur la piste on est obligé de tourner les jambes, c’est à ce moment là que l’on progresse. Les anciens l’avaient bien compris et montaient un pignon fixe sur leur vélo de route. 2) L’adresse.
Sur la piste, nous n’aurons pas de freins ni de roue libre à notre disposition et lorsque l’on roule en peloton il nous faudra être attentifs à tout ce qui se passe autour de nous. Choisir les bonnes roues, bien s’abriter, rester dans la meilleure partie du peloton, tout cela sera beaucoup plus difficile. Celui qui sera à l’aise dans un peloton sur piste n’aura ensuite aucune difficulté à se mouvoir dans un groupe sur la route. C’est vrai qu’on voit immédiatement, sur la route, les cyclistes qui sont toujours dans le vent, jamais à l’abri, toujours dans les mauvaises roues, avec des développements trop importants. Vous pouvez être certains que ceux là n’ont jamais mis leurs roues sur un vélodrome.
3) Le coup d’œil.
Cette notion de bonne vision nous rendra opportuniste (dans le bon sens du terme). C’est-à-dire qu’en étant à l’aise dans un peloton, on est forcément plus attentif à ce qui peut s’y passer. Le coup d’œil acquis sur la piste peut vous faire éviter des pièges sur la route. Avec une bonne perception de l’environnement on se sent, et on est, en meilleure sécurité.La pratique de la piste pour un routier est un moyen agréable de progresser. De plus, la saison vous paraitra psychologiquement beaucoup moins longue en coupant de temps en temps votre effort essentiellement routier par des entrainements et des séances sur la piste. Ceux qui ont découvert assez tardivement les bienfaits que procurent la pratique de la piste (ils sont très nombreux) regrettent de ne pas s’y être adonnés plus tôt. Ne faites pas la même erreur… JACKY
Diaporama : Jacky Mourioux
couvant ses champions...
Ils ont grimpé au moins une fois sur l'un de
ses cinquante podium
d'entraîneur national comblé... Puis des champions d'aujourd'hui... Puis des nouveaux baptisés, pistards de l'UVO. Photos : Jacky sous le maillot de l'UVO et F. Pervis... |