Laurent (un ami d’enfance) et moi voulions faire cette année quelque chose d'un peu différent des autres années, où nous participions en avril-mai à des Raids multisport comme le Touquet Raid, le Raid Senon ou encore le Raid minier. Après avoir soigneusement sélectionné avec femme et enfants le créneau le plus favorable pour que "la vie familiale continue son cours pendant que papa est parti se promener", nous avons donc décidé de faire une escapade VTT itinérante sur 5 jours, du 5 au 10 juin 2020. Le doute sur le maintien ou non de cette aventure avait plané tout au long du confinement jusqu’au 2 juin, date à laquelle le gouvernement autorisa les déplacements au-delà de 100 km… Ouf, c’était tout juste, mais on a pu confirmer notre participation !
La GTMC est un parcours VTT qui traverse le Massif central assez largement puisqu’il part du Morvan (Avallon) et finit à la méditerranée. Pour des questions de logistique - et pour nous concentrer sur le meilleur - nous avons choisi 5 étapes au départ de Clermont-Ferrand et en direction du Sud.
Après des semaines de beau temps durant le confinement, nous débutons cette première étape relativement fraichement, mais avec le soleil le matin depuis Clermont. On commence doucement, car nous avons 5 étapes à boucler, et Laurent et moi avons un niveau d’entrainement un peu différent : Laurent vient du plat pays du Nord et a peu de dénivelé dans les jambes. On découvre Volvic et ses sources, puis le château de Tournoel au nord de Clermont, avant de basculer plein sud en direction du Puy de Dôme.
On navigue entre - ou sur - les volcans magnifiques ! Le temps se maintient au sec, sauf une petite averse pour la pause déjeuner (salade de riz). Le Puy de Dôme est sous les nuages, on tape la discute avec quelques sportifs du coin avant de filer vers notre gîte d’étape à Laschamps par une belle descente technique dans la forêt, que nous exécutons sous une pluie qui s’intensifie mètre par mètre.
Nous finirons complètement trempés sur les 2 deniers km. On se consolera avec une petite bière locale (Flagrant désir) dans un gîte absolument (co)vide : nous sommes leurs premiers clients post-confinement.
La journée n’a pas été trop éprouvante, les chemins sont assez roulants et peu techniques. Des passages sur des chemins larges et quelques portions de petites routes ponctuent de rares "singles".
Départ le deuxième jour depuis le Puy de Dôme, sous le soleil, mais avec à peine 8°C. Il faut dire que nous sommes maintenant autour des 1000 mètres d’altitude, et nous ne descendrons pas en-dessous de 800 mètres durant la journée. Nous entamons une superbe étape autour et sur les volcans d’Auvergne. Les jambes sont bonnes, nous n’avons pas forcé la veille et le soleil nous motive. La météo s’annonce cependant instable en milieu de journée, nous décidons donc de partir dès 9h.
Les pistes sont belles et les paysages remarquables. On en profite pour faire quelques détours par rapport a la trace GTMC pour aller se rincer l'œil - entendez visiter quelques "point de vues" (Puy de la vache, notamment)
La pause du midi se fera dans le village d’Orcival, devant la superbe Basilique Notre Dame des Fers. La température n’est pas élevée, mais il y a toujours le soleil. La salade de riz est bien appréciée, et le morceau de Cantal finira de nous rassasier !
Dans notre enthousiasme face à tous ces paysages, nous n’avions pas fait attention que Orcival est… dans une cuvette ! Juste après la pause méridienne, nous voilà donc obligés de remonter en direction du Lac de Servières. Un raidard à 23%, ça réchauffe !
Nous arrivons au magnifique lac de Servières, à environ 1200 mètres d’altitude. C’est très sauvage, la présence humaine se limite à quelques randonneurs qui pique-niquent. Le vent s’est levé et l’air est frais, mais nous restons au sec.
Nous arrivons un peu plus tard sur les hauteurs du Lac de Chambon. Celui-ci est très touristique avec des campings, des plages et autres animations. Nous poussons jusqu’au pied du château de Murol, vestige de la période médiévale.
Notre gîte d’étape pour ce soir est situé à 1100 mètres d’altitude. Une fois de plus, nous devrons donc remonter quasi 300 mètres de dénivelé pour pouvoir apprécier le repas local avec sa bière et sa truffade auvergnate : pommes de terre sautées avec Cantal (+ Tomme d’Auvergne et St Nectaire ici). Les dernières pentes font souffrir Laurent… le repos sera bien mérité.
Nous sommes souvent les seuls touristes à ne pas avoir annulé leur réservation ; ici encore, nous serons seuls dans ce gîte de 40 personnes. Tout en visualisant le parcours du lendemain matin, nous avons donc tout loisir d'échanger avec nos hôtes qui sont contents de donner "aux parisiens" quelques astuces et suggestions d'endroits à visiter. En fin de repas, nous aurons même la chance de pouvoir savourer un superbe coucher de soleil sur le Puy de Sancy, culminant à 1885m.
Nous voici dans le cœur du massif central, et la météo s’annonce très incertaine pour cette journée. Les températures sont fraiches, et nous devons grimper à 1500 mètres dans le Cézallier. Nous décidons de nous habiller chaudement (comprenez "en long"). Bien nous en prendra, car nous fleurterons avec les 6°C sous la pluie en fin de parcours.
Superbes paysages à nouveau, avec lacs et plus de vaches que de maisons ou de personnes. Le temps se couvre aux alentours de midi.
La Godivelle est un village perdu au milieu de ce paysage fait de vaches et de montagnes : un désert en France. Mais c'est le grand luxe quand même, car il y a deux lacs : le "lac d’en bas" et le "lac d'en haut" ; on n'est pas venus jusqu'ici pour nous reposer… le pique-nique, ce sera donc pour celui d'en haut !
Vue magnifique, mais c’est bientôt l'heure non pas du goûter… mais des gouttes : nous finissons la journée sous la pluie et des températures dignes d'une fin d'automne… dur dur pour un mois de juin !
Nous arrivons du coté de Landeyrat, à la Ferme des Prades où nous attendent de charmants hôtes… et un bon feu de cheminée. Un peu plus tard en fin d’après-midi, le soleil réapparaitra enfin, nous permettant d’apprécier cette belle demeure qui nous offre le repos réparateur.
Le lendemain, nous poursuivons notre descente vers le sud en démarrant par la magnifique cascade des Veyrines. Le parcours est plutôt descendant, même si nous ferons quand même 1200 mètres de D+.
Un peu frais au départ, nous avons quelques rayons de soleil mais essuyons de nombreuses averses, avec même des grêlons !! Quand je vous parlais de fin d'automne….
A l'approche de la fin de l’étape, nous passons par le Château de Sailhant avec son petit oasis bien caché derrière.
Nos hôtes de la veille nous avaient indiqué le petit chemin derrière le château qui permet d’accéder a une espèce de petit cratère où se niche un petit lac fort agréable… d’autant plus qu’une éclaircie fait une apparition inespérée. L'alignement des planètes est de notre côté… une petite sieste s'impose !
Nous finirons la journée par un passage à St Flour, une petite ville haut perchée qui achèvera mon ami Laurent en cette fin d’étape éprouvante (les images peuvent être trompeuses !).
Je découvre et déguste une excellente bière locale, fabriquée avec du houblon et des lentilles, un délice ! Il reste une étape… il faut penser aux boissons énergétiques !
La dernière journée arrive, avec au programme une étape sur une demi-journée pour nous permettre de remonter en région parisienne (voire Lille pour Laurent) dans l’après-midi.
Nous partons donc dès 8h, en traversant Saint Flour pour rejoindre le pied du Mont Mouchet qui culmine à 1500 mètres. Nous passons d’abord voir le viaduc de Garabit, curiosité locale réalisée par Gustave Eiffel en 1888.
La montée sur une piste caillouteuse dans la forêt est très raide au départ, avec des passages à 15-20%, puis la pente s'adoucit quelque peu ensuite (8-12%), pour atteindre quasiment 1500 mètres d'altitude au sommet.
Là-haut c’est le brouillard !! Nous sommes dans les nuages, mais nous nous attardons quelques minutes sur les monuments de la résistance du Mont Mouchet (Guerre 1940-1945).
Notre périple s’achève avec des images plein la tête de ces superbes paysages d’Auvergne. Au final, 323 km de VTT pour 7500 mètres de dénivelé positif, mais pas de grosse fatigue. Nous avons su surmonter le confinement avec du home-trainer, quelques tours de quartier (merci la côte de Goupillières) et un mois de mai actif au sortir du confinement. Aucun problème mécanique (ma crainte) ni de crevaison. Lors d’une sortie avec Cédric deux semaines avant de partir, j’avais cassé mon dérailleur (patte) et mes rayons, et tordu ma chaine, et avais dû tout réparer moi-même car les boutiques de cycles étaient "overbookées".
Le parcours est vraiment très sympa, même s’il est peu technique. Il est accessible à tous avec un peu d’endurance. Nous pensons déjà à poursuivre cette GTMC plus au sud à travers l’Ardèche, peut-être en 2021. Puis, plus tard, jusqu’à la méditerranée ?
Le site de la GTMC est parfait pour organiser son voyage avec les traces à télécharger. Le balisage sur les chemins est absolument impeccable, il avait été remis à neuf il y a 1 ou 2 ans à peine.
Une rando à découvrir !
Toutes les infos : https://www.la-gtmc.com/