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C’était un grand sportif. Il était jeune. Plus jeune que son âge (76 ans). Nul doute que Guy serait venu souffler les 30 bougies de l’UVO avec plaisir. Il aimait son club. À chaque fois que l’un d’entre nous — parmi ceux qu’il connaissait — le rencontrait, le club était au centre de la conversation… Comment va le Club? Combien de licenciés ? Ah ? vous faites plusieurs groupes ? Untel roule toujours ? Vous allez faire le Paris-Brest, l’année prochaine ? On le sentait satisfait par l’évolution positive de l’UVO. Guy avait décidé, à notre grand désappointement, de raccrocher sa belle randonneuse sans dérailleur, et, quand Guy avait décidé quelque chose… c’était définitif. Il a dû remballer ses « affaires de vélo », avec son casque, celui que le club lui avait offert pour sa sécurité. À l’époque, il n’était pas du tout convaincu de la nécessité de porter ce couvre-chef encombrant, mais, pour nous faire plaisir, il avait, dès lors, accepté de le porter à chaque sortie sans exception… Inutile de se forcer pour reconnaître à Guy Le Dain les traits d’une très forte et originale personnalité. C’était un personnage, un |
champion : volontaire, courageux, orgueilleux, et un «gentleman de la route», excellent camarade, dévoué et prévenant, toujours prêt à rendre service, à dépanner un copain ou un inconnu sur la route. Il était d’une discrétion et d’une modestie proverbiales. Sa manière de rouler lui avait taillé une réputation dans le monde cyclo-randonneur des Yvelines. La photo en dit très long sur le cycliste : son élégance, le développement unique (sans dérailleur, ce qui le conduisait à l’exploit à chaque sortie), sa musette à l’ancienne qui ne le quittait jamais, et l’esthétique soignée de sa bicyclette rutilante… Né dans le Finistère en 1938 dans un foyer d’origine agricole, il avait débuté sa «carrière» cycliste à Carhaix où il devint semi-professionnel. Ajusteur tourneur chez Dassault, puis mécanicien à Versailles, il roula au CCVersailles-Porchefontaine avec, comme prédilection, les aventures au long cours : son palmarès est riche entre autres d’au moins cinq Paris-Brest-Paris (l’Everest du randonneur cycliste). A l’heure de la retraite, il s’installa à Orgerus et rejoignit l’UVO où, enthousiaste, il continua à se lancer, avec le club, dans des |
randonnées de longue distance.
Lorsqu’il arrêta le vélo malgré nos adjurations, il s’adonna à sa passion du jardinage et à la marche, et il fréquenta régulièrement les musées, les expositions… Il continua à rendre service à son voisinage. Très croyant, il fréquenta assidument la paroisse Saint-Pierre-es-Liens d’Orgerus. Guy Le Dain semblait en parfaite santé, jamais malade. Son décès subit a déconcerté ses proches. Ses obsèques ont été célébrées le 12 juin dernier, en présence d’une assistance nombreuse. Nos pensées vont à ses deux fils et à ses petits enfants. Les photos.
à gauche, Guy, tel qu’il était sur la route : Vélo nickel, éternelle musette bien chargée; à droite de haut en bas, raid vers Washingborrow (jumelage avec Orgerus); Départ pour la flèche Paris (Orgerus)-Strasbourg Guy est à droite, avec son casque ; Souvenir du col du Donon. Guy est en imper vert. |