— Du 17 au 20 juin 2015 — L ' A R D E C H O I S E — 24e Edition —
Chaque jour, des sensations, des cols à franchir, un paysage nouveau |
Une journée se démarquera tout de même de toutes les autres. Les anciens — enfin, je veux dire les plus expérimentés — nos compagnons de route sur cette Méridionale 2015 de l’Ardéchoise nous avaient prévenus. Les deux premiers jours, c’est le hors d’œuvre. Le troisième sera le plat de résistance. Et là ils ne parlaient pas des ravitos de cette Ardéchoise qui eux vous font entrer dans le vif du sujet dès le 7ème km de route sur les 620 prévus. Au menu l’étape Vans–Les Estables. J’ai dû déglutir tout en me demandant comment mes jambes fatiguées après deux jours d’efforts allaient réagir. Il allait falloir gérer et en garder sous les pédales tout au long de la journée. Amoureux de l’effort j’avais tout de même hâte d’y être. Départ de Vans au petit matin pour notre groupe de 6 à travers les gorges du Chassezac par une montée régulière et sinueuse histoire de se chauffer les cuisses avant la première ascension. Un ravito puis ce sera le col de Teste Rouge que je monterai tranquillement suivi de près par Olivier. Le vent n’incite pas à traîner dans le coin et nous redescendons quelque peu afin de rejoindre Montselgues et son ravito fournissant de la soupe chaude… et au lit !. Ah non… nous repartons pour nous balader sur les plateaux des monts d’Ardèche. A l’occasion d’un carrefour, nous retrouvons des cyclistes venant d’autres circuits après presque deux jours et demi |
de route. Les montées qui suivent avec vent de face sont difficiles et j’hésite entre me mettre debout sur les pédales ou au contraire me coucher sur le vélo pour diminuer ma prise au vent. J’attendrai finalement que cela passe en accrochant quelques roues avec Alain. Jean-Daniel est parti devant. Nous ne le reverrons qu’à la fin de cette étape. Olivier n’est pas dans un bon jour, Pascal y va à son rythme. C’est donc dès le milieu de matinée qu’Alain, Daniel et moi nous retrouvons à trois sur cette étape qui restera un bon moment gravée dans mon esprit. La beauté de l’étape, la difficulté, l’effort fourni tout au long du circuit en feront une journée privilégiée. Après quelques côtes franchies et notamment le col de Notre-Dame des Neiges, nous rattrapons l’Ardèche par un long faux plat montant avec du vent qui disons-le, nous faisait face. Les jambes me font sentir des débuts de crampes. Aïe ! Nous n’en sommes qu’au kilomètre 80. Il en reste 100 et quelques côtes… Je n’ai pas assez récupéré des jours précédents. Pour de la gestion, ça va être de la gestion. Je me cale dans les roues de ces messieurs qui alignent les relais sans rechigner et j’hydrate à mort. Sur les coups de midi, arrêt au ravito et achat d’un sandwich récupérateur dans une boulangerie. Je m’étire, je picole : de l’eau à bulles, de l’eau sans bulles. Tout ce qui passe. Nous repartons pour le col de Chatazanier pour basculer sur une nouvelle vallée isolée. Apparait un |
superbe décor naturel avec dans la descente, serpentée et rapide, l’apparition du village de Bornes. Point de contrôle et ravito perdu au milieu de nul part. Un court arrêt et nous terminons de descendre pour attaquer directement le col de la Croix de Toutes Aures ; une entame bien raide dans la forêt avec de bonnes épingles qui faiblit à peine à l’approche du sommet. Alain et moi monterons ensemble pendant que Daniel prend de l’avance, puis une photo, puis reprend de l’avance et reprend une photo… Nous basculons sur la vallée suivante et finissons l’ascension du col de Meyran tout en admirant la vue qui porte au loin sur la droite et les genêts qui tapissent le sol sur la gauche. Avant le col du Pendu nous rattrapons le club des Essarts dont le frère de Daniel qui est présent au ravitaillement. Une bonne descente puis nous nous dirigeons vers le lac Issarlès par une route de montagnes russes. Après un léger mieux mes jambes montrent à nouveau quelques signes de faiblesse et je ne n’offre aucune aide à mes compagnons de route. Frustré mais content de pouvoir toujours m’accrocher à leurs précieuses roues arrières. Daniel commentera tout au long du parcours les points de vue et les paysages aperçus, la flore, les rivières et les monts. Alain m’alimente régulièrement et avec précision des difficultés à venir. Après le passage du lac, la route continue sur ce même profil. Nous suivons parfois des groupes plus |
rapides et j’éprouve du mal à suivre les allures. Je lâche un peu à l’occasion d’un début de fringale peu avant le ravito de Béage ou je retrouve Alain et Daniel. Là j’attrape 4 quartiers d’orange et un certain nombre de pains au lait (après 5 j’ai plus compté !). Le ventre plein nous repartons pour le col des 4 Chemins puis l’ascension vers Sainte-Eulalie. Après le passage du village une route dégagée sur les plateaux s’offre à nous nous laissant apercevoir les longues montées à venir. Rapidement, le Mont Gerbier de Jonc apparaît à l’horizon ainsi que La Loire, ridicule ruisseau à cet endroit. C’est collé à la roue de Daniel, qui se mettra à mon niveau, que je ferai cette dernière montée, en me protégeant du vent. Il ne reste qu’une dizaine de kilomètres que nous ferons ensemble jusqu’aux Estables. Nous sommes fourbus. Enfin certains certainement plus que d’autres. Près de 9h30 de selle, 180 kms et plus de 4000 m en positif pour cette journée mémorable. Nous retrouvons Jean-Daniel, déjà douché, qui est arrivé une heure avant nous puis nous serons rejoints par Olivier et Pascal une heure plus tard. L’effort accompli, tous contents d’en avoir fini, tous ensemble, nous échangerons nos sensations et revivrons les moments forts comme si nous n’en avions pas eu assez. STEPHANE BOUDRY |
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Officiellement 162 km le mercredi, et 220 km en 3 jours du jeudi au samedi… En réalité 416 bornes en 4 jours (163 + 253 km avec les détours pour hébergements) et 9341 mètres de D+ (2937m le mercredi + 6404m du jeudi au samedi). Tout a commencé le mardi matin à 7 heures quand Claudius est venu de manière très sympathique me chercher à domicile. Une route très tranquille jusqu’à Macon, où nous nous retrouvions près d’une vingtaine avec les gars des Essarts pour un excellent déjeuner à l’Ardoise. Arrivés à St Félicien nous avons pu apprécier à nouveau la super organisation des équipes de l’Ardéchoise : plus de 15000 cyclos étaient attendus dans ce village de 1160 habitants, et tout se passait sans attente et dans la bonne humeur : parkings, retrait des dossards, village expo… réglés comme du papier à musique ! A l'«Hôtel Logis Chaleat-Sapet» de Satilleu, nous sommes chez nous. Les anciens de l’UVO connaissent tout le monde et les habitudes de la maison. Le dîner en 2 tables de 8 fut arrosé par la cuvée «Saint-Joseph» (comme d‘hab ?) avec modération, et le couvre-feu n’a pas traîné après que chacun ait préparé ses petites affaires pour le départ du lendemain. |
Le mercredi matin, les portables sonnent à 5h15… Nous avons prévu de quitter l’hôtel à 6 heures pour franchir la ligne de départ le plus tôt possible à partir de 7 heures. On prépare nos vélos dans un pré transformé en parking à 1 km de la ligne de départ. Le soleil se lève mais il fait encore frais… un temps idéal pour rouler ! Passée la ligne de départ, il nous restera une quinzaine de kilomètres (et les 2 petits cols du Juvenet et de Seyaret) pour évaluer la forme du moment et choisir entre la «Cance» (parcours de 90 km) et « Valloire » (162 bornes). Justement on reprend la route de Satilleu - mais à vélo cette fois-ci - pour profiter là-bas du premier grand ravito gratuit : sur la place communale, en face de notre hôtel… Un ravito somptueux, où l’on est accueilli par Monsieur le Curé qui bénit tous les cyclos avec l’aide d’une «bonne du curé» en tenue dévergondée ! Saucissons, fromages et cerises du pays, crème de châtaigne, fruits secs et fruits frais, gâteaux multiples et variés, boissons chaudes et froides… il y en a pour tous les goûts ! Ce sera comme cela toute la journée (tous les 5 à 10 kilomètres) : véritablement pantagruélique ! Si l’on veut maigrir, ce n’est décidément pas ici qu’il faut venir ! A la sortie de Satilleu (km 16) il |
faut décider : à droite (pour affronter le mistral sur les 162 bornes vers le Nord-Est) ou à gauche (pour les 2 autres parcours). Devant moi, 80% au moins des cyclos prennent à gauche… Tant pis je prends à droite ! Dans un premier temps cela descend… et les descentes c’est tellement plus sympa… C’est parti pour la boucle de 162 bornes ! On va donc commencer par descendre tranquillement pendant 17 km pour arriver au bord du Rhône, presque au niveau de la mer (altitude 127m, moins 350m depuis Satilleu). Au km 25, à Ardoix, nous sommes accueillis dans un village d’Indiens. Les enfants jouent dans leurs tipis et les parents se partagent entre musiciens et serveurs très serviables ! Les 7 km suivants nous emmènent à Sarras en suivant la très belle vallée encaissée de l’Ay. Au km 32, juste avant de traverser le Rhône, c’est un village Gaulois qui nous accueille avec beaucoup d’enthousiasme, et il est difficile de refuser à nos ancêtres une nouvelle collation ! Puis c’est la traversée du Rhône sur un pont balayé par le Mistral… En arrivant à Saint-Vallier, il faut s’accrocher pour ne pas être emporté ! Puis nous sommes invités à emprunter pendant 2,5 km la ViaRhôna : une belle avenue interdite aux véhicules à moteur et appelée à |
longer le Rhône sur 815 km du Lac Léman aux plages de Camargue ; le tronçon qui nous est proposé est une large piste cyclable bien entretenue et souvent ombragée… mais pas vraiment protégée du mistral ! Nous quittons le Rhône pour monter doucement dans un large vallon qui ressemble un peu à une combe vosgienne. Nous arrivons à Beausemblant (km 39), un village drômois qui a vu les choses en grand pour accueillir les cyclos de l’Ardéchoise : la circulation automobile est déviée à l’entrée de la commune pour réserver le centre-ville aux cyclos et à leurs fans. Des podiums sont installés en plus des stands de ravitaillement. Polnareff, Claude François et ses Claudettes, et beaucoup d'autres vedettes des années 60 sont là pour nous inviter tous à danser ! On a beau être dans la Drôme, on nous propose trois cubitainers de vins de pays d’Ardèche : blanc, rosé ou rouge… à nous de choisir comment on veut accompagner saucisson, fromages, gâteaux à la crème de châtaigne, etc… Au km 48, nous passons à proximité de Mantaille, un petit hameau détaché de la commune HUBERT LEMAN
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