Une petite escapade à Ivry-la-Bataille derrière la panache blanc d'Henry IV
Les vestiges ont l'Histoire à raconter |
Au retour des vacances, ça les a pris comme ça : septembre avance, il «reste» quelques jours de beau avant ventôse. Bernard a dit «il ne faut pas laisser filer l’occasion»… Il restait peu de temps, mais du beau, pour une chouette balade comme ils les aiment: vélo, resto, château… ou autre, mais là, c’est château. Ils sont ainsi au groupe promenade. Et hop ! Il a emmanché l’affaire. Le 30 septembre, ça vous irait ? Discuter, informer, mailer, repérer, proposer, réserver, potasser, c’est effectivement une affaire rondement menée. Il s’agit de vélo, on peut dire «une affaire qui roule !» C’est parti à l’heure dite : 9h… Orgerus, Richebourg, Gressey, Saint-Lubin… traversée du plateau de Bû, Abondant… on se laisse glisser par Le gué des grues, jusqu’au bord de l’Eure — une ballade superbe — on longe Marcilly, passe à Anet, arrive à Ivry-la-Bataille… Arrêt buffet ! Un chouette restaurant au bord de l’Eure : «Il mulino»… le moulin un «ristorante italiano» installé dans les locaux de feu «Le Moulin» célèbre deux étoiles… Un cadre splendide… Petit repas sympa. Toute la petite famille du groupe Promenade est là. Les femmes non cyclistes et les non-roulant du jour sont là : le groupe promenade est au complet à table. Ose-t-on dire qu’on a bien ri ? Qu’on a bien mangé ? Et… peu bu… ? Bin quand on fait du vélo, peu c’est déjà trop, selon la loi… Les vélos, tirent leur flemme, à l’attache, sur la berge de l’Eure. Donc Bernard a repéré. Juste derrière l’Arsenal (ancienne et minuscule remise des pompes à incendie), on grimpe à pied un raidard qu’on n’aurait |
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vôtre (…) Gardez bien vos rangs, je vous prie ; si la chaleur du combat vous le fait quitter, pensez aussitôt au ralliement (…) ne perdez point de vue mon panache»(…) Conseil que la postérité a réduit à une forfanterie retentissante : «Ralliez-vous à mon panache blanc» De la com' ! La construction du château commence vers 960. Le donjon s’élève vers l’an 1000. C’est le tout premier château fort normand construit en pierre (jusqu’alors on les construisait en bois)… Sa localisation en fit un enjeu stratégique crucial, durant la guerre de cent ans et la défense du Duché de Normandie : les couronnes de France et d’Angleterre se disputaient le lieu. Cette précieuse situation valut à la place d’être prise, perdue, reprise et… reprise ! A tel point qu’on finit par battre une monnaie dont le côté pile était anglais et le côté face français (et vice-versa)… Les affaires sont les affaires ! Après sa destruction, les vestiges deviennent carrière de pierres. Comblés de terre ils tombent peu à peu dans l'oubli. Dans les années 1960, seule une colline boisée où quelques pans de murs émergent, marque encore l'emplacement de la forteresse. En 1968 un groupe de courageux bénévoles entreprend son dégagement. Après vingt années de travaux herculéens, le sol d’origine est atteint. Le classement en monument historique intervient en 1990… Bon… allez, on rentre chez nous. C’est qu’on n’est pas d’ici… Il va nous falloir monter aux Gâtines Rouges… Aïe, aïe ! Et voilà ! Même pas dur ! Ça s’est parfaitement passé. Excellente journée et 72 km de routes sympas. CLAUDIUS
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