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Etape 1 - FOREST’CIME 2024



Le 15 novembre 2023, notre ex-ami Stéphane Schweitzer adresse un mail à tous les membres de l’U.V.O. proposant la Forest’Cîme en sortie vélo sur 3 jours. Chouette ça va changer des Copains, de l’Ardéchoise ou des 6 jours de Vars !
7 mois ½ plus tard, me voici au pied du mur ; que dis-je : au pied des murs !

Dîner frugal à l'hôtel

La veille du départ, nous sommes attablés au resto de l’hôtel conseillé par l’organisation : repas où nous avons longtemps cru à une caméra cachée tellement les gags du service s’enchainaient. Repas plus pour anorexiques que pour cyclos devant faire 145 km avec 3 500 m de D+. Suis sorti de table affamé. Pour digérer ce repas frugal, la balade a été très sympa : mi-urbaine mi-forestière à la nuit tombée.

Les 7 UVO prêts pour ce raid de 3 jours

Départ 9h30 ! Avec une température de 25°, nous sommes partis après avoir écouté les consignes habituelles : respect du code de la route, emplacement des ravitos, secteurs chronométrés … etc.
Très contents de nous avec nos beaux maillots UVO, nous prenons la pose fièrement avant le départ. Et l’équipe composée de Valérie Ladiré, Daniel Alland, Alain Lemaire, Gilles Sérrié, Franck Laplace, Stéphane Boudry et moi-même, est prête comme jamais pour passer une belle journée de vélo.
Route fermée et carrefours protégés sur 200 m, le convoi cycliste s’élance, encadré de motards sirènes hurlantes et gyrophares tournants, sans se soucier des stops, des feux rouges et autres priorités durant toute la traversée urbaine, même lorsqu’il n’y avait plus de signaleurs aux carrefours devant les regards amusés des automobilistes !
Les petits jeunes du groupe (DA, AL …) partent devant : pas de souci, accompagné par Valérie je me dis qu’on les rattrapera lors d’une crevaison, ce qui est le cas quelques km plus loin. Pauses photos au lac Genin, et au sommet du col du Sentier. Premier ravito km 40, nous avons déjà gravi 1 100 m, décidément c’est mal plat la région ! 

ça monte !

« On nous a pas menti ça monte » (Pensée vélosophique de Gilles S.).

Tout sourire pour Valérie après cette mise en jambes !


Encore 5 km de grimpette pour être au col de Bérentin, puis nous avons environ 45 km de descente où évidement j’entends au loin des BOUM correspondant au mur du son franchi par les meilleurs descendeurs du club.

Top organisation et ravitos bien garnis

Nouveau ravitaillement regroupant les 7 valeureux inconscients orgerussiens. Alain : les pieds dans l’eau, Daniel : les pieds à coté de ses pompes ; ça chauffe fort déjà : 35° et le plus dur nous attend ... L’approche du Grand Colombier se fait par une alternance de petites montées raides (la montée du four portant bien son nom : hace mucho calor !) à près de 15% de pente et de descentes tranquilles. Les organisateurs n’ont pas manqué de culot à nous faire passer par Culoz pour affronter LA difficulté du jour.

Top chrono pour le Grand Colombier

1188 de D+ pour 19 km de montée


La traversée de Culoz se passe hors parcours suite à une mauvaise lecture du fléchage, pas le courage de redescendre 50 m pour passer devant le lecteur de la puce. L’enfer commence : chaleur terrible entre 39° et 42° sur les 6 premiers km, pente à deux chiffres et pas d’ombre, il est 14h00 ! Nous sommes dans la vallée du Rhône donc la chaleur s’accompagne d’une humidité importante. C’est chacun pour soi dans ce genre de situation et l’envie de faire le malin te passe très vite ; tu te dis juste qu’il faut appuyer sur tes pédales pour faire tourner ces pu…ns de roues pour ne pas tomber. Hier soir dans la chambre, encore frais et dispo, je pensais mettre 2 heures pour faire cette montée de 18 km ; ça fait une éternité que je suis dans cette fournaise et les km n’avancent pas. Le Garmin de secours prêté par Stéphane est programmé pour penser à boire toutes les 10 minutes, c’est-à-dire tous les 500 m environ. Les mouches sont attirées par ma sueur odorante : « Ici tu pisses par sudation » (citation extraite des pensées de Stéphane B.), mes mains étant trop occupées avec le guidon ou le bidon, j’envie les vaches qui les chassent avec leur queue. Les motos et voitures de l’organisation passent, et, voyant mon état pitoyable demandent si tout va bien. J’accepte de la St-Yorre (ici même l’eau n’est pas plate !), la tente à oxygène ce sera pour plus tard (s’ils me l’avaient proposée… vas savoir si je n’aurai pas dit oui !). Un soulagement lorsque je vois passer la monture neuve aux couleurs de l’UVO de notre patron, attachée à l’arrière d’une voiture d’assistance : ouf Daniel a écouté son amie Lucie Dité et n’a pas insisté. Même chose pour Alain qui m’a encouragé depuis la portière ouverte de la voiture de secours en me dépassant.

C’est très bien d’être raisonnable.

Première ombre, premier arrêt pour faire redescendre le cardio : 175 c’est trop. C’est reparti : Manu (le principal organisateur de l’évènement) passe et repasse au guidon de sa Triumph Bonneville pour savoir si tout va bien. Il l’aura monté au moins 20 fois ce col aujourd’hui ! Deuxième pause à 9 km du but (du col) où je fais la connaissance de Maxime avec qui je vais monter jusqu’en haut ce foutu Grand Colombier. Un gars de Wavre, 40 ans, à peine 1 000 bornes depuis janvier, deux ans de vélo : ça énerve légèrement, sauf que comme moi, il cherche désespérément à aller plus à gauche que l’extrême gauche de sa cassette. Et c’est bête mais ça me console un peu. Sentir la bascule vers l’autre versant euphorise quelque peu et pendant ce moment éphémère de grâce où le sommet est franchi, je suis rempli d’une joie intense : c’est con un cyclo, une mémoire plus courte que celle d’un poisson rouge ! Altitude 260 m et 40° au pied du col, altitude 1 500 m et 25°au sommet avec du vent ; je suis content de mettre le coupe-vent.

Dur-dur ce col !
Ouf ! Objectif atteint !

13 km de descente rapide, nouveau ravito puis 10 km de presque plat avant les 6 derniers km de montée du col de la Rochette. Ce col de la Rochette, 400m de D+, serait mieux passé sans les 3 000 m déjà gravis parce que les pentes sont douces et la fraicheur arrive (20°). 6 Km de descente à nouveau ? C’est curieux de descendre pour aller dormir à la Hauteville !
Arrivée groupée de la team UVO sous l’arche de la Forest’Cime. Il est 19h00, il faut récupérer les bagages, aller au chalet, prendre sa douche (une douche dans le chalet pour 5), s’habiller, aller manger, aller au briefing : ce sont de vraies vacances !

Repos mérité pour nos montures

L’exiguïté des 3 chambres à 2 lits qui nous sont attribuées incite Daniel à s’installer sur le canapé pour dormir, quant à Franck et moi, nous sortons nos lits sur la terrasse. C’est le plan extra pour cette nuit passée à se remettre de ces émotions intenses.
Et revivre en rêve ces bons moments passés sur le vélo.
Demain sera un autre jour ...


••• Pascal Caumont

A suivre Etape 2 et 3